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Dieu fait irruption dans les élections au Conseil national

Décidément, Genève est un terreau propice à la création de nouveaux partis! Après le MCG aux élections cantonales 2005, la Droite libérale aux municipales 2007, voici le Parti évangélique. Bien que sa création formelle n’intervienne que le 27 août, il a déjà déposé une liste forte de six candidats en vue des élections au Conseil national. Avec une ambition: conquérir enfin un groupe parlementaire, soit cinq élus, à Berne. «Les chrétiens auraient besoin d’y être entendus», plaide la candidate Valérie Kasteler-Budde, qui devrait aussi coprésider le parti genevois.

Le Parti évangélique, solidement implanté en Suisse alémanique, où il a été créé en 1919, compte déjà trois élus à Berne. Au niveau cantonal, il a placé cinquante et un des siens dans onze parlements, tous outre-Sarine. Ses plus grosses délégations se trouvent à Berne (13) et Zurich (10).


Si le parti s’adresse aux chrétiens et «aux gens en quête de valeurs», dixit Valérie Kasteler-Budde, il n’a aucun lien avec les Eglises évangéliques de réveil. «En allemand, évangélique signifie simplement protestant. La traduction française est malheureuse, le terme est immédiatement associé à la droite radicale.»

Or, appuie la future coprésidente, le parti se voit comme une force du centre et accueille tous les chrétiens, qu’ils soient catholiques, protestants ou orthodoxes. Il ne compte par contre aucun adhérent d’une autre confession. «Vu que nous nous appuyons sur les valeurs chrétiennes, des gens d’autres religions ne pourraient pas s’y retrouver.»

A Genève, la nouvelle formation a récolté sans peine les 200 signatures nécessaires à sa création. «Nous avons drainé beaucoup de voix dans les églises.» Des soutiens mais pas d’argent. Les statuts du parti lui interdisent tout lien formel avec les églises, «afin qu’il conserve sa liberté», un terme récurrent du discours de Valérie Kasteler-Budde.