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Le cap des dix millions de passagers a été franchi hier, nouveau record absolu dans l’histoire de l’aéroport.
Des travaux de transformation ont débuté pour agrandir l’aérogare et créer une nouvelle zone d’embarquement.
Le directeur Robert Deillon prévoit une croissance du trafic jusqu’à 15 millions de passagers en 2020.

aeroport-geneve photo aérienne

Un million de passagers en 1961, deux en 1968, cinq en 1985, neuf en 2005 et dix millions hier. Quand la progression du trafic voyageurs de l’Aéroport International de Genève va-t-elle s’arrêter?

Hier, les responsables de l’aéroport ont célébré leur dix millionième passager depuis le début de l’année. L’heureuse élue s’appelle Rosa Maresca. Employée d’une compagnie de navigation, cette Italo-Suisse résidant à Vessy se rendait à Naples à bord d’un avion de la compagnie genevoise Flybaboo lorsqu’elle a été fêtée. Elle a gagné un billet d’avion et des bons d’achat.

Croissance dueaux low cost

«Vous entrez dans l’histoire», lui a déclaré le conseiller d’Etat François Longchamp, directeur du conseil d’administration de l’aéroport. Avec dix millions de passagers par an, la taille de l’Aéroport International de Genève équivaut à celles des places d’aviation de Nice, Stuttgart, -Birmingham ou Hambourg. Des fréquentations importantes, mais bien inférieures à celles de Zurich et de Milan, les grands aéroports proches de Genève qui enregistrent environ 20 millions de passagers par an.

«Notre progression s’explique d’une part par l’arrivée des compagnies low cost et d’autre part par la bonne conjoncture économique», analyse Robert Deillon, le directeur de l’aéroport. Le développement de l’agglomération franco-valdo-genevoise n’est certainement pas étranger à ces bons résultats. La croissance de 9,6% depuis le début de l’année est nettement au-dessus de la moyenne européenne (+6%). Le nombre total de passagers en 2007 devrait approcher les onze millions le 31 décembre.

Visite de l’ouvrage

D’importants ouvrages d’extension sont en cours pour tenter de gérer cet afflux de visiteurs. Depuis le début juillet, des travaux ont débuté pour agrandir l’aérogare et construire un nouvel espace d’embarquement. Coût total des travaux: 83 millions de francs.

A l’ouest, à côté de la poste, le prolongement du terminal T1 permettra de gagner 5000 mètres carrés. «Nous avons terminé le gros oeuvre en sous-sol et posé une dalle», précise Dino Gazzola, responsable des travaux. Une charpente sera montée dès janvier. Au 1er étage, un nouveau parking et des bureaux d’agences de location de voitures seront aménagés. Espace d’enregistrement et de tri des bagages au 2e, zone de restauration au 3e compléteront l’installation. Le groupe Select Service Partner introduira de nouvelles enseignes comme Starbucks Coffee et Burger King.

Sur le toit de l’aérogare, les travaux sont moins avancés. La terrasse panoramique appréciée par des générations de Genevois a été fermée. A cet emplacement apparaîtra un nouveau restaurant, l’Altitude, en partenariat avec Gilles Dupont, le chef du Lion d’Or à Cologny ainsi que Caviar House. «Nous espérons y retrouver l’esprit des familles venant admirer les avions le dimanche après-midi», souhaite Philippe Roy, porte-parole de l’aéroport. Pourtant, aucune nouvelle terrasse n’est prévue pour l’instant pour des raisons de sécurité.

Près de l’ancienne aérogare, deux couches de tarmac ont été cassées depuis la mi-novembre pour la construction d’une -nouvelle zone d’embarquement prévue pour plus de 500 passagers. L’application des Accords de Schengen a rendu nécessaire sa création pour les compagnies provenant de pays hors de cet espace. Les transformations de cette première phase dureront au moins jusqu’à la mi-novembre 2009. Dans un deuxième temps, il est prévu de construire une nouvelle aile à l’est de l’aéroport. Sera-ce suffisant? Des questions se posent sur les limites du développement de l’Aéroport International de Genève dans un site coincé entre la ville et la forêt de Ferney.